Après la résolution de l’Unesco, réagir ou ne pas réagir ?

2042614924Par la Rédaction

Après la résolution de l’Unesco déclarant musulman le Mont du Temple, la laïcité, en France a-t-elle un sens? C’est la question que pose en tout cas le Docteur Francis Weill, professeur honoraire à la Faculté de Médecine, et cadre communautaire de la région de Besançon.

Dans une lettre au préfet du Doubs en date du 20 avril 2016, il décline une invitation déclarant ne plus vouloir pénétrer dans un bâtiment public tant qu’il n’y aura pas eu réparation à cette résolution.

Nous reproduisons sa lettre in extenso, avec bien sûr l’accord de l’auteur :

20 04 16
De : Docteur Francis Weill
Pr. Hon. à la Faculté de Médecine
25 000 Besançon

A : Mr Raphaël Bertolt
Préfet du Doubs,
Représentant du Gouvernement

Monsieur le Préfet,

Je me suis permis d’engager avec vous une correspondance au sujet du déroulement d’une réunion sur la laïcité à laquelle vous avez bien voulu me convier.

Cette correspondance est aujourd’hui caduque, en raison d’un événement très grave survenu le 18 avril 2016 : le vote de la France en faveur d’une résolution de l’Unesco faisant du ‘’Mur occidental’’, dit ‘’des Lamentations’’, à Jérusalem, un monument exclusivement musulman, alors qu’il est l’épicentre matériel de la foi juive.

Ce vote est insensé : le temple juif de Jérusalem, dont ce mur est un vestige, a été édifié environ mille ans avant notre ère. Le mur a été bâti au plus tard au -1er siècle par Hérode le Grand. L’islam est apparu en l’an 622 de notre ère : sept siècles plus tard. Cette résolution est donc scientifiquement stupide et moralement malveillante. Elle reprend une thèse négationniste constante de l’islam, qui, pour de raisons de politique actuelle, nie toute présence juive (et donc primo-chrétienne) antique en Israël. Il y a vingt ans déjà j’ai entendu personnellement le grand mufti de Jérusalem exprimer cette position : pour lui, le Mur est le mur de soutènement de sa mosquée. 

Ainsi, même si la science a prouvé qu’un objet est noir, il suffit que l’islam désire qu’il soit qualifié de blanc pour que le gouvernement français accepte de se plier à sa volonté. A cet égard la plasticité de notre gouvernement n’est pas sans rappeler celle qu’affichait le gouvernement de Vichy face aux thèses totalitaires de l’époque. Ce faisant, nos gouvernants ont installé tous les Français dans un statut de dhimmis[1]. Ce fait est lourd de danger pour l’avenir. Ce vote n‘est pas seulement insensé ; il est indigne.

Nos forces de défense se battent contre l’islamisme conquérant. Et voilà qu’à l’Unesco notre pays à concédé à l’État islamique une immense victoire culturelle. Notre gouvernement a toujours proclamé sa détermination à lutter contre l’antisémitisme ; mais en l’occurrence il a apporté, sur la scène internationale, son soutien à un certain antisémitisme.

Cette chute dans l’indignité, Monsieur le préfet je ne la soutiendrai pas. J’ai pris, et cela n’engage que moi, la résolution de ne plus participer à aucune manifestation organisée par l’État, et de ne plus pénétrer dans un bâtiment national, aussi longtemps qu’il n’y aura pas eu réparation. Je ne participerai donc pas à la réunion du 19 mai.

Veuillez accepter, Monsieur le Préfet, avec mes regrets, car je sais bien que vous n’y êtes pour rien, l’expression de ma très haute considération

Comment réagir à une ignominie ?
Se pose naturellement la question de réaction appropriée. Certains écriront des lettres au Président de la République ou aux différents ministres, au quai d’Orsay peut-être, comme si ces hautes personnalités avaient besoin qu’on leur rappelle l’Histoire. Et en attendant je ne sais quel improbable mea culpa, ces mêmes continueront leurs réunions, colloques ou réceptions. Business as usual en quelque sorte.

HistoireLa côte d’un Français juif semble en chute libre, à l’instar du pays dont certains ministres disaient que c’est un « petit pays de merde » ou encore « une parenthèse de l’Histoire ». Le vote de cette résolution inepte[2] vient de prouver qu’Israël et les juifs sont indissociables, justifiant par avance les futures manifestations[3] antisionistes et donc antisémites dont on a eu quelques exemples tragiques dans un passé récent.

Francis Weill refuse de ne pas réagir. Il le fait à sa façon, à son niveau. Mais Besançon est loin de Paris. Est-ce une bonne méthode ? Peut-être verrons-nous d’autres types de réactions apparaître jugées plus appropriées ?

Au plan national, il semblerait que certains dirigeants communautaires de premier plan n’aient pas du tout apprécié sa démarche qui met frontalement les pouvoirs publics, même locaux, face à leurs responsabilités.

Mais les réactions de ces hautes personnalités à la résolution de l’Unesco, peu entendues, sont-elles à la hauteur de l’enjeu ?

Alors, que faire ? Business as usual ou réactions à la Francis Weill ? LR♦

image005[1] Statut de dhimmi, source : Akadem :
[2] Voir « Résolution de l’Unesco » : bombe à retardement pour tous ! de Dov Fitoussi
[3] Lire : « 14 Juillet 2014 : La France, un bateau fou… » de Karen Claire

Un commentaire

  1. Faudrait-il paraphraser Charles de Gaulle qui, dans le débat sur le Congo se moquait de l’ONU qu’il qualifiait de « machin » ? Le Quai d’Orsay et l’Elysée devraient en prendre de la graine : un jour, des voix qui sont déjà majoritaires, proclameront que le Saint Sépulcre est offensant… Peut importera alors d’invoquer les sourates modérées sur les dhimmis, ce seront les autres sourates pures et dures sur les mêmes dhimmis, qui prônent le djihâd (nommément et clairement écrit) qui l’emporteront… Et alors, l’UNESCO, cet autre « machin », suivra docilement, en ignorant souverainement le vote indigné de la France…

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